mercredi 11 mars 2009

vanité




sans titre
180 x 148 cm, 2009
( aquarelle et encre de chine sur papier )
photo: cyrille cauvet










sans titre
148 x 180 cm, 2008
( encre de chine sur papier )
photo: cyrille cauvet











sans titre
180 x 148 cm, 2009
( aquarelle et encre de chine sur papier )
photo: cyrille cauvet











sans titre
180 x 150 cm, 2008
( encre de chine sur papier )
photo: cyrille cauvet

mardi 10 mars 2009

dessins 2008-2009



Série de dessins:
42 x 29,7 cm, 2008
( encre de chine, stylo bic, et film adhésifs colorés sur papier )














































































mardi 10 février 2009

texte de Jean Pierre Mourey



Corps et labilité selon Franck Lestard

Corps qui se défont, s’enfoncent ou se délitent. Les animaux, les humains de Franck Lestard sont soumis de diverses façons à une destruction. Certains, en position oblique, sont sur le point de chuter. D’autres, par ce qui semble un trou, sont menacés d’être engloutis. D’autres encore se décomposent. Ainsi ses corbeaux se diluent par les coulures de l’encre. Toutes ces crises, toutes ces phases de mise en danger du corps sont obtenues par la vigueur du dessin et les labilités de l’encre, par la prégnance des figures et leur déstabilisation, par leur position dans le format de la page. Tel est l’art du dessin de Franck Lestard qui fusionne réalisme rigoureux et puissance à inventer un monde. Ses corbeaux ont la prestance des rapaces, avec leur bec, leurs griffes, la noirceur de leur plumage. Mais ils se défont, perdent de leur superbe dans les coulures de l’encre. Ils deviennent corps effacés, délavés. Plus ou moins effacés selon l’importance des coulures. Vanités animales. Lestard a également peint des crânes soumis aux mêmes gestes d’effacement. Il y a aussi des personnages de face ou de dos, assez massifs, souvent de couleur rouge, qui sont à demi absorbés par une béance, une sorte de trou. Ces corps sont souvent trapus, la tête et la nuque d’un seul tenant. Ils sont pris ou bien tentent de s’extirper d’un cercle qui les retient. Il faudrait distinguer dans l’histoire de l’art et de la représentation des corps, les figures qui s’élèvent, celles qui surgissent, celles qui s’enfoncent, s’enfouissent. Les figures de Lestard ont quelque parenté avec le Chien de Goya (1820-1823) du Musée du Prado à Madrid. Lestard explore diverses positions d’absorption, d’ « immersion », terme utilisé dans ses notes. Quant à ce cercle d’où elles tentent de s’extraire ou qui les attire, Lestard note : « résine noir goudron fioul sang ». D’autres personnages ont une partie du corps de couleur sang, de couleur cendre. Ont-ils été irradiés, contaminés ? Leur avant-bras, leur cœur, leur tête est d’un rouge sang, sang sombre. Tandis que le reste du corps est grisâtre, mi-vivant, mi-mort. Mais, là encore, les transparences de l’encre, celles du papier adhésif affectent les figures d’un degré d’ irréalité, d’incertitude. De quel mode de réalité relèvent les figures de Lestard ? Du songe, de l’imaginaire, de l’histoire de l’art ? Pour ma part, elles réveillent aussi le souvenir de certaines créatures et animaux fabuleux d’Alfred Kubin. Mais Lestard n’est pas dans le fantastique, ces hommes sont hors de l’histoire et en même temps au plus près de nos angoisses, de nos mal être. C’est en tenant ensemble, de façon paradoxale, un réalisme scrupuleux et l’invention d’un monde imaginé que son dessin nous atteint. Les nuques et les épaules, les poignets et les mains, les postures de ses personnages sont d’un strict réalisme mais il les situe dans des espaces, des mises en scènes, certes minimales, mais qui engagent dans un univers imaginaire. Les figures humaines, chez Lestard, renvoient à un fonds animal. Cette animalité les affecte, elles ont une puissance et une fragilité : massivité des bustes, puissance des nuques. Les pieds et les mains sont des outils de préhension grossis, des armes efficaces. La dentition des hommes, des bêtes sont visibles. Tantôt l’homme chevauche une sorte de chien-cheval préhistorique, tantôt il écrase de ses pieds un poisson, sorte de congre archaïque. Tantôt une sorte de flamand rose, d’oiseau-rapace dévore un corps humain. Ce fonds d’animalité engage dans une sauvagerie, une cruauté. La dévoration, l’entredévoration affecte toutes ces créatures. Et le rouge sang, le gris de la nécrose, le brun tellurique ou excrémentiel dominent cet univers. La force de l’œuvre est de conjuguer prégnance des corps, animalité et dilution, destruction, fragilité. Les corps qu’il dessine, qu’il sculpte ont leur densité et sont menacés de délitement, d’engloutissement, d’enfouissement. Une transparence les travaille, une diaphanéité les efface : celle de la paraffine ou du silicone de ses sculptures, celle du papier adhésif coloré, celle des coulures de l’encre pour ses dessins. Le travail de Lestard explore ces divers modes de l’effacement. D’où son intérêt, à un moment, pour ces écrans graphiques avec lesquels jouent les enfants et où l’image s’efface. La vigueur et l’exactitude du dessin, le côté archaïque et puissant des corps se doublent de la transparence, du déséquilibre, de l’enfouissement. Telles sont les modernes vanités de Lestard. Anhistoriques, elles renvoient à la condition humaine, à son mal être, à sa déréliction. Franck Lestard lui donne figure.


Jean-Pierre Mourey, philosophe, esthéticien, est l’auteur d’études sur l’art et la littérature des XXe et XXIe siècles. Il a écrit : • Borges. Vérité et univers fictionnels, Ed. Mardaga, Bruxelles, 1988. • Le Vif de la sensation, CIEREC, Université de Saint-Etienne, 1993. • Philosophies et pratiques du détail. Hegel, Ingres, Sade et quelques autres, Ed. Champ Vallon. 1996. Parmi les ouvrages collectifs : • Figures du loufoque à la fin du XXe siècle, dir . avec J.-B. Vray, CIEREC, Presses de l'Université de Saint-Etienne, 2003. • Miroirs, fragments, mosaïques. Schèmes et création dans l'art du XXe siècle, dir. avec B. Ramaut-Chevassus, Presses de l'Université de Saint-Etienne, 2005.

mardi 10 juin 2008

vanités (2007-2008)

La vanité dit d'abord la métamorphose, l'instabilité des formes du monde, des articulations de l'être, la perte d'identité et d'unité, qui le livre au changement incessant ; elle dit le monde en état de chancellement, la réalité en état d'inconstance et de fuite, et du même coup, liée à ce statut, la relativité de toute connaissance et de toute morale.
Louis Marin

installation, 2008








Vanité
180 x 150 cm, 2007
( encre de chine sur papier )








Vanité
180 x 150 cm, 2007
( encre de chine sur papier )








Vanité
180 x 150 cm, 2007
( encre de chine sur papier )






les corbeaux, exposition à la maison Favier, 2007








exposition, maison Favier, 2007








Vanité
180 x 150 cm, 2008
(encre de chine sur papier)









Vanité
180 x 150 cm, 2008
(encre de chine sur papier)








Vanité, vu d'installation, maison Favier, septembre 2007
buste mou
40 x 20 x 20 cm, 2007
(géle de bougie teintée)






vue d'installation, buste semi-mou et télécran, maison Favier,septembre 2007


télécran




Crâne
dessin sur télécran, 2007










dessins 2007

" Voilà notre état véritable... nous voguons sur un milieu vaste, toujours incertains et flottants,, poussés d'un bout vers l'autre. Quelque terme où nous pensions nous attacher et nous affermir, il branle et nous quitte et si nous le suivons, il échappe à nos prises, nous glisse et fuit d'une fuite éternelle... notre raison est toujours déçue par l'inconstance des apparences; rien ne peut fixer le fini entre les deux infinis qui l'enferment et le fuient. " (380-72-199, Pensées, Pascal).
Tout le lexique de la vanité est ici réuni en quelque lignes dans toute l'ampleur de son champ sémantique : glisser, échapper, voguer; fuite, inconstance, apparences; et implicitement le vent qui pousse le frêle esquif humain sur le flux et le reflux du milieu vaste de l'océan et le vide qui s'ouvre dans la terre " jusqu'aux abîmes " sous les fondements de la base de laquelle l'orgueil humain voulait " édifier une tour qui s'élève à l'infini ".
Louis Marin

vu d'exposition, maison Favier, salle 1er étage, 2008







vu d'exposition, salle 1er étage, 2008







vu d'exposition, maison Favier, salle 1er étage, 2008








Série de dessins:
42 x 29,7 cm, 2007
( encre de chine, stylo bic, et film adhésifs colorés sur papier )


































































carnet de dessins 2006-2007